Le cinéma indien a encore du mal à mettre en avant les mamans et leur donner toute leur importance et surtout à mettre en scène les mamans du 21ème siècle. Sur le grand écran, elles endossent des seconds rôles toujours stéréotypés. On choisit des mamans d’un certain âge et avec les mêmes valeurs : une femme au foyer, respectueuse des traditions, considérant l’époux comme un dieu, très pieuse, réservée et attentionnée envers les enfants. Seuls quelques réalisateurs osent mettre en scène des mamans jeunes, actives, modernes, audacieuses et allant parfois contre les traditions mais toujours aussi aimantes. En ce jour consacré à la célébration des mamans en Inde, voici des mamans du cinéma indien qui sortent de l’ordinaire.
Simran dans Kannathil Muthamithal (2002). L’actrice joue une maman extrêmement attentionnée, drôle et autoritaire à la fois, mère de 3 enfants dont une fille qu’elle a adoptée. Elle fera tout pour assouvir le besoin de la jeune Amudha pour retrouver sa mère maternelle jusqu’à faire un voyage au Sri Lanka durant la guerre civile. Le réalisateur Mani Ratnam retrace à travers cette histoire la dure réalité du conflit civil dans la petite île du Sri Lanka.
Jothika dans 36 Vayadhinile (2015) c’est une maman pleine d’assurance et mature qui aimerait réaliser ses rêves. Après 7 ans d’absence à l’écran, Jyothika sans glam, porte de manière réaliste ce rôle de femme de classe moyenne, s’occupant des beaux-parents, du mari et de sa fille de 13 ans, Mithila. Cependant, elle va entrer en conflit avec cette dernière comme avec le reste de la famille pour réaliser ses désirs et s’épanouir. Un beau film à voir et à revoir tant il donne courage, résilience, force et espoir.
Kajol dans We are a family (2010). Elle est maman de 3 enfants et elle est séparée. Le film est une adaptation du film américain Stepmother. Kajol endosse ce rôle brillamment, qui évolue avec la maladie et l’approche de la mort. C’est une mère combattive et touchante, qui sera obligée de laisser sa place à la nouvelle compagne de son ex-mari.
Nadhiya dans M Kumaran son of Mahalakshmi (2004). Nadhiya, une ancienne actrice tamoule, qui a refait son come back dans ce film après plusieurs années d’absence mais elle est une des rares à garder la beauté et une silhouette aussi bien gainée parmi les actrices indiennes des anciennes générations. Elle interprète le rôle d’une mère seule, abandonnée par son époux. C’est une maman très aimante, protectrice, courageuse, coachant son fils à devenir le meilleur des kick boxeur.
Monisha dans Bombay (1995), maman de 2 garçons jumeaux. C’est une maman musulmane pratiquante qui a épousé un homme de confession hindoue. Elle a pris la décision de quitter sa famille pour épouser l’homme dont elle est tombée amoureuse tout en sachant que sa famille la rejetterait. Dun esprit ouvert, elle élève ses fils dans la connaissance des deux religions, d’ailleurs l’un porte un prénom hindou et l’autre un prénom musulman. Le réalisateur, qui n’est autre que Mani Ratnam retrace ici l’histoire du conflit hindo-musulman, qui a secoué la ville de Bombay en 1992.
Aishwarya Rai dans Guru (2007), un film de Mani Ratnam encore une fois, (il est presque le seul à montrer les femmes autrement que la vision traditionaliste). Elle est maman de deux fillettes jumelles. C’est une femme et une mère forte qui sait dire non, qui contredit son mari malgré son mariage arrangé. Elle se retrouve à élever ses filles seule lorsque son mari (Abishek Bachan) se retrouve paralysé à l’hôpital. Un joli rôle de femme, d’épouse et de mère que lui a attribué le réalisateur.
Vidya Balan dans Paa (2009). Elle joue le rôle d’une maman d’un enfant, nommé Auro (Amithab Bachan), atteint de la progéria. Le père de Auro (Abishek Bachan) a quitté sa compagne pour entamer librement sa carrière de politicien. Elle élèvera seule son enfant malade en étant une mère tendre et soucieuse du bien être de cet enfant, malgré sa différence. Un film à voir absolument, pour le joli duo père-fils ( Amitab et Abishek dans des rôles inversés), pour Vidya Balan et l’histoire émouvante d’Auro.
Amala Paul, dans le rôle de Shanthi, dans Amma Kanakku (2016) est une jeune veuve qui travaille comme domestique chez un médecin (Revathy). Son seul rêve dans la vie est de voir sa fille (Abhi)terminer des études supérieures et réussir sa vie. Mais Abhi, à son tour, est très désintéressée par les études car elle est convaincue que sa mère ne pourrait pas se permettre le coût des études supérieures et dit qu’elle deviendra une servante comme sa mère. Le film traite des relations entre Shanthi et sa fille pour faire comprendre à la jeune fille l’importance de l’éducation afin d’avoir une meilleure vie. Amala Paul a ici choisi un de ses plus beaux rôles, en mettant en scène une palette d’émotions, en passant du désespoir, au courage, et la ténacité d’une mère seule.
Nayanthara dans Bhaskar the Rascal (2015)
Deux jeunes enfants vivant l’un sans mère et l’autre sans père, admirent respectivement la mère et le père de leur camarade et s’aventurent à les unir pour former une famille complète. Nayanthara joue avec beaucoup de dévouement son personnage de Hima, irrité par les particularités de Bhaskar, magnifiquement interprété par le grand Mammootty. vêtue de simples saris de coton, l’actrice fait briller tout son charme et sa relation fusionnelle avec sa fille nous émeut et l’intrigue sur l’impossible union du couple nous tient en haleine jusqu’à la fin.
J’aime ton style d’écriture. Bon travail!