Après la grosse déception de Thalaiva, le Tamil Nadu attendait avec impatience Raja Rani dont la bande annonce avait connu un fort succès. Pourtant, même avec un joli casting, le film n’est pas à la hauteur des attentes du public. C’est vraiment dommage pour Raja Rani, mais si j’ai décidé d’en faire un post c’est que malgré tout, il mérite une attention particulière.
Le jeune réalisateur tamoul, Atlee, signe son premier film dont l’histoire est celle de deux personnes Rajendran et Regina (interprétés par les acteurs Arya et Nayanthara) qui acceptent un mariage arrangé, mais qui ont vécu avant cela un échec sentimental chacun de leur côté. C’est trois histoires en une qu’on est invité à voir, celui du couple marié et les deux histoires avec leurs ex respectifs.
Par sa forme, le film offre une vision moderne, à travers la caméra très sensible du cinématographe George Williams, mais dans le fond, c’est une histoire étriquée et peu réaliste, ce qui nous laisse un peu perplexes… Mais voyons un peu les ingrédients de ce film pour commencer…
Les personnages de Regina (Nayanthara) et de Keerthana (Nazriya) sont plutôt des femmes dominatrices, joviales et pleines d’humour, ce qui est peu le cas dans la plupart des films tamouls. Le super grand appart de Regina, avec les tableaux de Gauguin et l’ambiance ultra contemporaine amènent aussi une touche chic et moderne. Le papa cool de Regina (Satyaraj) est plus un papa pote, pour qui, sa tendre fille aime à offir une bonne bière, son rôle de père-ami va tout droit contre les traditions indiennes.
Malheureusement les deux histoires flash-back de Rajendran et Regina empiètent beaucoup sur l’histoire de leur couple, ce qui est très regrettable, on aurait aimé voir comment ils vont s’aimer et partager la nouvelle vie qu’ils ont choisie. On ne peut s’empêcher de comparer ce film au blockbuster Mouna Ragam (1986) de Mani Ratnam. Ce dernier n’avait accordé qu’un temps limité pour le flashback parfaitement orchestré et avait mis en scène la relation du couple marié avec le passé tragique de l’épouse.
Il est un peu trop facile pour un réalisateur de rompre les relations amoureuses par de tragiques accidents (accident de la route et (faux) suicide) que par des réels problèmes entre deux personnes qui s’aiment, voilà le point le plus critiquable dans cette réalisation et c’est très décevant à la fois.
Cependant, on peut saluer la performance de Nayanthara, une des meilleures si ce n’est la meilleure depuis sa carrière. La jeune Nazriya offre une autre image de l’héroïne que celle typiques des films indiens. Sa première apparition dans le film en robe de nuit traditionnelle, brosse à dents à la bouche et dansant le dappankuttu (danse folklorique de l’Inde du sud) est loin de l’image glamour que l’on a l’habitude de voir. Quant aux deux héros, Arya et Jai, ils ont assuré leurs rôles avec professionnalisme. Dans son look de mannequin, On retrouve avec plaisir Arya dans ses beaux costumes et on adore Jai, cet homme très sensible et attachant.
Malgré les critiques, c’est un premier film pour le jeune Atlee qui s’est préoccupé à narrer une histoire qui sorte du lot des films tamouls, dit “masala movies” par cette tentative d’approche un peu moderne, Raja Rani mérite tout de même d’être vu.